J'explique souvent que mon métier est d'enseigner aux gens à bien utiliser leur corps. Tant qu'on en reste là, il s'agit bien souvent d'un concept très abstrait pour qui entend cette phrase. Voyons donc un exemple pratique. Un patient avec une double discopathie lombaire (deux disques très usés dans le bas du dos) m'a récemment demandé s'il pouvait faire du snowboard en dépit de sa problématique de santé (douloureuse quand elle est mal maîtrisée). Je lui ai donc proposé une analyse du problème, afin de chercher ensemble la solution. [...] J'observe 3 risques principaux liés au fait de faire du snowboard:
Les deux premiers risques sont fonctionnels: ils dépendent de la façon dont vous pratiquez. Sur piste noire, ils sont plus importants que sur piste verte. En descendant prudemment, ils sont mieux maîtrisés qu'en descendant vite. Ils peuvent donc être gérés. Le troisième risque est lui structurel: il est inhérent à la construction de la planche. Vous n'avez donc de l'influence que sur 2 des 3 risques: que faire? La seule solution est de jouer avec le paramètre du temps: le premier jour, snowboardez une heure le matin et une heure l'après-midi, avec une pause entre les deux, et en faisant des exercices de relaxation après chaque descente. Le deuxième jour, idem. Le troisième jour, si tout va bien, vous pouvez essayer 2 x 2h, pour autant que vous fassiez une pause le quatrième jour. Et ainsi de suite, en vous assurant que vous restez toujours en dessous de la limite fixée par votre corps. La dépasser vous mettrait dans une spirale de la douleur sur laquelle nous reviendrons dans un post ultérieur. Le dernier obstacle, surtout pour les sportifs d'un certain niveau, est d'accepter ces limitations. Un travail sur vos sources de plaisir en snowboard peut donc également être mené: si vous aimez la vitesse, et que votre corps ne le permet plus, comment pouvez-vous trouver une autre source de plaisir dans la beauté des paysages, la présence de vos amis et de votre famille, etc.? Comment ces derniers peuvent-ils être un soutien, plutôt qu'un risque supplémentaire (par leur attitude compétitive, par exemple)? Sur la base de cet exemple simple, on voit que biomécanique, psychisme et une forme de philosophie (l'acceptation des limites) sont intrinsèquement liés: la thérapie posturale va donc bien au-delà de simplement "vous apprendre à vous tenir droit".
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Février 2021
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